Cette thématique, présente dans tous les débats, est au cœur des tensions sociétales et territoriales. Dans les quatre pays enquêtés, au regard des évolutions démographiques, la jeunesse (qui représente une majorité de la population) est une préoccupation majeure, en lien direct avec les enjeux de formation et d’emploi. Les inquiétudes n’y ont ni la même intensité, ni la même nature : au Cameroun, on l’a dit désœuvrée, désemparée, inactive, abandonnée, méfiante ; au Maroc, on l’envisage au regard des difficultés (faiblesse des ressources, visas) qu’elle rencontre dans ses mobilités ou migrations. Tous convergent sur le fait que la jeunesse, prête à s’engager sur de grandes causes, constitue un indéniable vecteur de changement (les jeunes ont envie d’être solidaires, d’apprendre, ils sont plus aptes à utiliser les nouvelles technologies; ils ressentent la planète).
Dans les pays européens, marqués aujourd’hui par une natalité moindre et une plus forte longévité, les âges de la vie se reconfigurent, laissant place à une longue jeunesse et à une vieillesse prolongée. Alors que les situations de fragilité se concentrent sur certaines populations jeunes, le système d’accélération rend de plus en plus difficile le dialogue intergénérationnel3. Experte dans l’usage du numérique et des réseaux sociaux, la jeunesse est un acteur clef de la construction d’une société civile mondialisée, prête à s’engager à l’échelle planétaire sur des grandes causes d’envergure (faim, paix, démocratie), ainsi que sur les solidarités obligatoires (changement climatique, épuisement des ressources, biodiversité)4. Enfin, la jeunesse joue un rôle clé dans le volontariat et ses possibles évolutions : d’un côté, les jeunes, en périodes de transition entre études et emploi, constituent une part importante des volontaires. Cette éducation alternative, complémentaire du diplôme, permise par l’expérience sur le terrain au contact de populations variées, offre un excellent pont culturel pour découvrir, à l’extérieur de la zone de confort, l’étranger ; d’un autre côté, on assiste à l’essor d’un volontariat plus professionnalisé qui concerne de jeunes diplômés, ayant fait des études supérieures tournées vers l’international, ayant multiplié les voyages, les expériences et les stages à l’étranger (souvent dans le cadre d’Erasmus) et qui vont chercher une expérience additionnelle pour enrichir leur CV et construire leur parcours professionnel. Se pose alors la question de l’accessibilité du volontariat, quels que soient leurs ressources, à tous les jeunes. La jeunesse est donc à la fois une grande cause et un acteur déterminant pour forger une nouvelle vision du volontariat. D’où les deux questions prospectives suivantes. ET SI la jeunesse, loin d'être vue comme une population à risques, était considérée comme une solution pour réinventer la société démocratique de demain ? Cela suppose de donner davantage la parole aux jeunes pour améliorer le vivre ensemble, et de leur accorder à la fois reconnaissance, respect et responsabilité.
Extrait du Débat prospectif Élargi sur le Volontariat
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ACCUEILLIR et être accueilli(e)... ou l’art de vivre sans frontières ?
JEUNES : Partir ...
... pour être solidaire ?
ENVIE de vivre une expérience internationale structurante ...
Voici 5 façons de le faire avec nous !


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